Nouvelle enquête sur les pratiques de visionnement connecté des jeunes québécois âgés de 18 à 24 ans
L’Association québécoise de la production médiatique (AQPM) a mandaté l’Académie de la transformation numérique (ATN) de l’Université Laval pour réaliser en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM) une enquête provinciale visant à connaitre les pratiques de visionnement connecté chez les jeunes de 18-24 ans au Québec. L’objectif de cette enquête était entre autres d’identifier les types de contenus audiovisuels que ce segment de la population regarde en ligne et via des services payants de télévision ainsi que de cerner les thèmes qui intéressent plus spécifiquement ce public dans différentes catégories de contenus audiovisuels. Ce projet est une 3e édition actualisée d’une enquête d’abord réalisée en 2017 puis en 2020 par la même équipe de recherche. En plus de résultats actualisés, ce rapport présente l’évolution depuis 2020 des habitudes de visionnement de contenus de divertissement.
Voici quelques constats de l’enquête réalisée en 2023 sur les pratiques de visionnement connectées des jeunes québécois âgés de 18 à 24 ans.
Quelques différences notables selon les genres
En 2023, les films (66%) et les séries (65%) sont toujours les genres de contenus les plus regardés en ligne par les jeunes âgés de 18-24 ans. Cependant, comme en 2017 et en 2020, l’enquête indique des variations entre les hommes et les femmes dans les genres de contenus regardés en ligne, à l’exception des émissions d’humour et de monologues comiques (stand-up). Ces variations sont particulièrement manifestes concernant les émissions de téléréalité (54% des femmes contre 22% des hommes), ou à l’inverse, les retransmissions sportives (26% des hommes contre 11% des femmes) et les flux en direct (stream) de eSports (15% des hommes contre 3% des femmes). Les vidéos d’influenceurs et d’influenceuses sont également plus populaires auprès des femmes (51%) qu’auprès des hommes (22%).
Télévision et réseaux sociaux comme portes d’entrée
Selon l’enquête, 58% des jeunes adultes disposent d’un abonnement à un forfait télévision (câble, satellite ou par Internet), qu’ils ont souscrit eux-mêmes ou qu’ils peuvent y accéder grâce à un proche, comme un parent. Parmi ceux-ci, 67% mentionnent regarder au moins un type de contenu québécois alors que ceux qui ne disposent pas d’un abonnement à un forfait télévision sont seulement 31% à en regarder. De plus, les réseaux sociaux jouent également un rôle significatif dans la découvrabilité de contenus québécois en ligne. Parmi les jeunes de 18 à 24 ans, la plateforme YouTube est préférée par 45% d’entre eux pour découvrir des contenus en ligne, suivie de près par Facebook (40%), Instagram (39%) et TikTok (39%).
Intérêt marqué pour des contenus québécois
L’enquête révèle qu’une majorité d’adultes âgés de 18 à 24 ans se déclarent intéressés par les contenus québécois, que ce soient des films (69%) ou bien des séries, téléréalités, émissions de variétés ou documentaires (70%). Les trois principales raisons justifiant cet intérêt sont la volonté d’encourager les productions locales (88%), l’importance de protéger le français (83%) et le fait que ces contenus sont regardés par les parents et membres de la famille, ce qui permet d’en discuter ensemble (77%).
Pistes de recommandations pour améliorer la découvrabilité des contenus québécois
Le rapport d’enquête indique quatre grandes pistes de recommandations pour améliorer la découvrabilité des contenus québécois et renforcer leur attractivité auprès des jeunes de 18 à 24 ans:
- Promouvoir ces contenus ainsi que les plateformes et sites Web permettant d’y accéder, sur les réseaux sociaux notamment YouTube, Instagram et TikTok où les jeunes adultes sont présents
- Favoriser l’accès aux contenus audiovisuels québécois en ligne où les jeunes adultes ont l’habitude de regarder les séries et films, puis améliorer la convivialité des plateformes locales, notamment en les dotant d’algorithmes pour favoriser la recherche et la mise en visibilité des contenus qu’elles offrent
- Miser sur les contenus qui intéressent les jeunes adultes, ce qui implique de poursuivre la recherche auprès de ces publics pour mieux cerner les formats et les thématiques qui les engagent
- Poursuivre les efforts pour favoriser la réglementation des plateformes internationales afin qu’elles offrent et mettent plus en valeur les contenus québécois